Pour ce LTSVISION, nous sommes accompagnés de Quentin, un jeune créatif de 25 ans et créateur de la marque streetwear au même nom, Seas.
Il a récemment collaboré avec Caballero, un rappeur belge, sur la création de la Varsity Jacket.
Dans ce LTSVISION, Quentin nous partage ses débuts dans la création d'une marque, ses difficultés et l'étape qui l'a poussé plus loin dans l'évolution de sa marque.
Klain : Salut Quentin, peux-tu te présenter et décrire ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Q : Je suis Quentin, j’ai 25 ans et je suis le créateur et responsable de la Direction Artistique de Seas.
Tout a démarré au collège à partir d’un crack de Photoshop, un logiciel de graphisme, sur lequel j’ai appris à créer des visuels et des illustrations.
Au lycée, je me suis orienté dans la production graphique, où j'y faisais beaucoup de mises en page. Ca ne me plaisait pas trop, alors je profitais de mon temps libre pour faire des illustrations, que je vendais ensuite sur des t-shirts. Puis, après le bac, je suis allé dans une école pour faire des études en graphisme.
K : Qu’est-ce que la marque Seas ?
Q : C’est tout simplement le reflet de mon univers, évoluant avec mon parcours et mes inspirations, que ce soit par mes expériences, la musique ou l'art.
Je m’y suis mis sérieusement en 2015 lorsque Camille me rejoint dans l’aventure et que l’on crée l'entreprise.
K : Comment as-tu lancé ton premier t-shirt ?
Q : Ca s’est fait naturellement. Au lycée, j’avais commencé par créer des t-shirts personnalisés, grâce à une plateforme d'impression à la demande, pour faire la promotion de mon travail à travers le textile avant même de chercher à vendre. A l'époque, cette plateforme permettait de vendre des t-shirts personnalisés sans acheter de stock et sans se charger de la livraison. C’était très avantageux pour démarrer sa première marque de vêtement sans argent et sans risque.
J’ai continué à lancer de nouveaux t-shirts graphiques avec consistance, je suis passé ensuite sur de la production sur stock avec des techniques d’impression de meilleure qualité et c’est comme ça que la marque SEAS s’est développée petit à petit.
Finalement, grâce à cette marque, j’ai eu des contacts, mais aussi mes premiers clients. J’ai même pu payer mon école avec ça !
K : Es-tu passionné de mode ?
Q : Pas réellement. Comme la musique ou l'art, je m’en sers en tant qu’inspiration mais je ne suis pas plus passionné que ça. Cela n’empêche tout de même que j’ai une culture sur le sujet !
K : Quelles étaient les difficultés lors de la création de ta marque de vêtement ? Qu’est-ce qui était le plus dur dans tout ça ?
Q : Clairement, les contraintes techniques dans le textile. On a tendance à croire que c’est super “simple" de créer sa marque, mais tu as des problèmes tous les jours.
Déjà, quand on démarre une marque, les quantités demandées par les ateliers de fabrication sont “élevées” (100 pièces minimum en moyenne). Pas facile d'assumer autant de pièces quand on débute, surtout quand le budget est limité. Et même à 100 pièces, ces quantités sont “faibles” pour ces ateliers, ce qui fait que peu d'entre eux prennent soin de votre commande. Il est difficile de trouver les ateliers de confiance avec qui travailler sur le long terme. Et là, je ne parle que du marquage textile classique. Pour la confection de vêtement, les quantités minimales sont encore plus élevées, les délais plus longs et il faut faire plusieurs prototypes pour faire un bon produit final.
Dans le produit en lui-même, il y a aussi des limitations créatives sur ce que l’on peut faire. Sur de l’impression classique, il est difficile d’imprimer certaines zones du vêtement. De même, certaines couleurs ne correspondent pas exactement au pantone choisi. Mais cela fait partie du jeu de la création d'une marque de vêtement et cela m’a permis de mieux comprendre comment il fonctionne.
K : Comment as-tu fait évoluer ta marque ? A quel moment as-tu senti que ta marque n’était plus qu’une simple marque de t-shirts ?
Q : Avec les t-shirts graphiques, j’avais fait le tour de l’impression numérique. Je voulais pousser plus loin le travail sur le produit. J’ai donc augmenté le grammage, travaillé avec de nouvelles matières et tenté d’autres techniques de marquage, comme la broderie ou le patch.
C’est en développant mon univers artistique que nous nous sommes peu à peu transformés.
K : Quels sont tes prochains objectifs pour ta marque ?
Q : Développer l’image de marque de Seas et travailler sur des produits de type “créateur”.
K : Un conseil pour ceux qui veulent lancer leur marque de vêtement ?
Q : Pour le conseil que j'aurai à donner à tout créatif qui désire entreprendre quelque chose, c'est d'essayer et d'y mettre son âme parce que c'est avec ça qu'on va chercher le meilleur de nous-même <3. Avant qu'une idée soit bonne, elle doit exister.